Angers, Maine et Loire. Vendredi 25 mai 2012, 350 salariés ont appris, suite à une réunion du comité d’entreprise de Technicolor, que leur emploi était perdu.
Jadis fleuron français de l’électronique français sous le nom de Thomson, spécialisé dans la production de décodeurs et de modems, Technicolor paye aujourd’hui le prix fort de son obsession d’expansion.
Tout commence en 2010, Thomson devient Technicolor, du nom de l’entreprise américaine d’effets spéciaux rachetée en 2001. Son activité, au détriment de l’électronique de base, se concentre sur les métiers du visuel et s’engage dans une procédure de développement de ses filiales, qui obéissait à un concept prometteur: celui de regrouper sous une même enseigne tous les domaines de l’image. Mais l’alchimie ne prend pas.
La crise économique est liée, dans le déclin de l’entreprise, aux obligations de délocalisation imposées aux opérateurs téléphoniques.
Ceux ci, soumis à la loi sur la concurrence depuis l’ouverture du marché à Free Mobile, entraînant une féroce guerre des prix, sont contraints de sous traiter désormais en Asie.
Ce facteur est essentiel pour comprendre la chute de Technicolor. Après avoir perdu le marché de la production de décodeurs pour France Telecom en 2011, c’est au tour de Bouygues Telecom de rompre leur partenariat.
Angers doit donc fermer; son activité sera transférée au Brésil, pour une raison pure et simple de système fiscal moins susceptible selon les dirigeants, de peser sur le coût de production.
Si le groupe enregistre une dette d’environ un milliard d’euros, elle peut compter sur l’investissement américain, sous l’égide de la banque JPMorgan qui est devenu premier actionnaire le mois dernier sous couvert d’une augmentation du capital.
Pas suffisant néanmoins pour sauver le site d’Angers, dont la production de décodeurs numériques cessera définitivement en juillet, si les négociations entreprises par le gouvernement n’aboutissent.
C’est qu’il reste des secteurs florissants au sein de Technicolor, notamment les brevets du format MP3 qui font dire au Ministre du Redressement Productif que ce dossier lui est prioritaire.